Passeurs de mémoire

Les passeurs de mémoires de l’Ourthe-Amblève,

 

Le premier thème abordé sera la mobilité hier aujourd’hui et demain en Ourthe-Amblève.

Nous préparons une exposition qui aura lieu

 A   Louveigné dans la salle des combattants

                 les 24 et 25 mars 2012.

Nous nous intéresserons aux : trains, vicinaux, rivières, canaux,  bètchètes (embarcations qui circulaient sur l’Ourthe pour le transport de produits), chevaux, charrettes, voitures, bus, avions, poste …

Nous souhaitons partager et échanger sur des morceaux d’histoires vécues, transmettre aux générations futures des témoignages des personnes d’aujourd’hui.

 Notre but est de favoriser les échanges entre les générations sur l’évolution de la vie, des mœurs et des coutumes dans notre belle région. Les accidents du terrain l’ont gardée longtemps isolée. C’est le développement des moyens de communications et  de l’industrie qui a modifié considérablement le paysage et l’isolement  de notre Ardenne. 


Louise.

 

                                           Les routes

       Le péage des routes existe depuis longtemps.

          La corvée avait été instaurée pour réaliser des travaux d’utilités générales et entre autre pour l’entretien  des routes.   

          Au 17ème siècle, elle représentait 20 à 30 jours de travail par an. Quand cette corvée fut  abolie, elle est remplacée par un système de taxe appelée taxe de la barrière en 1841. Sur les routes, ont été  érigés des poteaux où l’on perçoit un droit de passage. Juste après la guerre de 40, il existait encore un  péage sur une route de Tilff. Les Pays-Bas et l’Angleterre pratiquaient de la même  manière.

           Les véhicules  et les routes ne permettaient  pas de  déplacer des grosses charges. Les marchandises lourdes et volumineuses empruntaient principalement les voies d’eau.  Des pierres de taille ont été retrouvées dans le mur d’enceinte de la ville de  Tongres et plus près de nous les betchètes sont allées jusqu’à  Amsterdam et La Haye pour apporter des pierres  pour les digues.

         L’avènement du train puis des camions a tout changé.

 

            L’Ourthe et l’Amblève, rivières    capricieuses.

            L’Ourthe et l’Amblève sont deux rivières aux multiples méandres, aux dénivelés  importants. Leur cours est très irrégulier, tantôt rapide, caillouteux et peu profond, tantôt calme et profond.

            La différence de débit est importante :

            Les inondations sont fréquentes et spectaculaires,

Mon grand-père habitait  sur le gué à Comblain-La-Tour .Quand les crues étaient trop importantes, la famille émigrait à l’étage avec armes et bagages.

        Les périodes de sécheresse réduisent fortement le débit.

            Les deux rivières sont très tumultueuses et leur dangerosité s’est avérée très meurtrière. Dans le cours de l’Amblève les trous d’eau  « goffe », dans le cours de l’Ourthe les remous (« toubion d’Mârtin » par exemple étaient  réputés).

            On déplorait parfois la perte d’un bateau entier, qui coulait à pic avec son chargement en des lieus où le renflouement  se révélait impossible en raison de la profondeur de l’eau (goffe ou toubion)

De nombreuses personnes en ont été victimes. Une importante quantité de croix commémoratives bordaient les berges. Une d’entre elles subsiste toujours à Esneux.

           De nombreuses vennes  (barrages ou déversoirs)     traversent l’Ourthe elles servaient à retenir le poisson en vue de la pèche : les poisseries.

           La pêcherie et la venne d’Aywaille  étaient déjà en activité en 1468. Les installations se trouvaient en amont du pont. Les derniers restes de l’ouvrage ont disparu en 1822-1823.

            Aujourd’hui les travaux de génie et la diminution du débit  due à la disparition des forêts à dompter quelque peu leur sauvagerie.

         L’embouchure de l’Ourthe avait un delta aux multiples bras qui s’étendait de Rivage-en Pot (Belle-île) à Droixhe.

             Chaque crue en modifiait la géographie du sol.

Lors des grandes crues, des maisons pouvaient être emportées. Même le cœur de l’église Saint Vincent en a été victime.

En 1879 une île, de plusieurs centaines de mètres carrés composée de graviers, s’est formée en 24 heures près de cette église.

         Divers travaux ont complètement changé  cette situation :

                     En 1854 la construction de la dérivation.

                    En1905  La rectification du quai des Ardennes en vue de l’exposition universelle.

     Les sentiers et les chemins

        Le terrain

           Par son relief accidenté et ses forêts denses, l’Ardenne était assez impénétrable. Aussi était-elle le refuge des bannis (le sanglier des Ardennes a été le plus illustre représentant) et de brigands (Hena  à  Hamoir et  ratintoz à Mery). Les nombreuses histoires et légendes en relatent d’ailleurs  les  aventures.  cfr Les  pirates des  Ardennes

                   Le néolithique (5000 à 2500 avant J.-C.) va marquer une révolution dans le mode de vie humain avec l’apparition de la sédentarité et de l’agriculture. C’est à cette époque que remonte le tracé du réseau de base de la plupart des chemins ruraux Il s’était tissé tout un réseau, résultat du passage le plus pratique pour aller d’un endroit à un autre. Les charrettes et charrues tractées par des animaux organisent son réseau en étoile qui va du village vers différents sites utilitaires : l’eau, le bois, le champ, le moulin, les prés. Les habitants  vivaient en autarcie. La forêt répondait aux  principales nécessités de leur vie : la nourriture, le chauffage et le  logement.


                   Les Romains avaient privilégié la route comme moyen stratégique et commercial. Des voies gauloises existaient déjà, les romains n’ont fait que de les rassembler et les renforcer de manière à construire un véritable réseau qui permettait à leurs troupes de se déplacer rapidement. Les principales voies romaines sont construites en 3 couches. Elles  sont bombées pour faciliter l’écoulement des eaux. Elles ont une largeur de 6 à 12 m. Pour franchir les cours d’eau,  cela dépend de l’importance de la voie, on passe le gué, on emprunte le pont de bois ou  mixte les piliers de pierres et le tablier en bois ou le pont de pierres.

 Une voie  romaine  traversait l’Ardenne  perpendiculairement  aux  rivières avec passage à gué dont quelques dalles subsistent en aval de Comblain-la-Tour. La voie qui traversait l’Ardenne étant secondaire, Le passage se faisait à gué.

Dans nos régions, beaucoup d’anciennes  routes romaines sont toujours des axes importants (certaines ont pris le nom de Brunehaut)

 

            Au moyen –âge, cette route  est abandonnée,  car  peu sûr par manque de surveillance et, cahoteuse  par manque  d'entretien. Durant cette période, on avait oublié la notion de droit romain selon laquelle les chemins appartiennent à tout le monde. Les seigneurs en faisaient leur domaine particulier et percevaient un droit de passage plus ou moins onéreux.

                   Les déplacements

                   Nos ancêtres étaient des grands  marcheurs. La plupart de leurs déplacements se faisaient à pied, par monts et par vaux, en passant par les sentiers locaux ou  à travers bois. Pour traverser  les prairies,  le passage était parfois  facilité par des sas avec ou sans «tourniquet ». Sur le parcours, une maison particulière servait de halte au voyageur. Endroit   il pouvait se revigorer avec  «in’ bone  pitite gote » (orthographe ?). Lorsque le trajet était trop long ou qu’il nécessitait  de séjourner sur place, ils logeaient chez l’habitant. C’était les <lodjeus> .cfr cartes ferraris

Les sentiers réunis entre eux s’appellent  vicinaux. Une loi de 1841 astreint les communes à les maintenir en état et prévoit l’établissement de péages pour aider à paver et à empierrer des chemins vicinaux. Ils  passent donc au domaine public tant qu’ils sont utilisés.

 Par le passé, ces sentiers et chemins étaient beaucoup utilisés. Maintenant, les agriculteurs et les exploitants forestiers sont les principaux  acteurs économiques qui les utilisent encore activement. Le tourisme bénéficie indirectement de leur bon état. 

 

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